Israël: ces femmes qui meurent dans l'indifférence
Près de la moitié des 21 femmes assassinées par leur partenaire cette année avaient auparavant déposé plainte pour violences conjugales, selon de nouveaux chiffres présentés mardi au Comité de la Knesset sur la condition de la femme.
On constate que près de 10% des ordonnances de protection décrétées contre des hommes pour violence conjugale sont violées. Selon les chiffres, on répertorie à ce jour 500 violations sur 7000 ordres émis cette année.
Duaa Abu Srach, 32 ans, de Lod, qui a été tuée sous les yeux de ses quatre enfants il y a six semaines, avait déposé un certain nombre de plaintes auprès des services sociaux locaux.
Deux ans avant son assassinat, son ex-partenaire l'avait enlevée et avait essayé de l'assassiner, mais elle avait réussi à s'échapper. Les autorités lui ont suggéré trois fois de déménager dans un abri pour femmes battues. Les services sociaux ont signalé à la police que sa vie était en danger et qu'elle avait refusé d'aller dans un refuge. Cependant, aucune mesure efficace n'a été prise pour garder son partenaire violent loin d'elle.
Une autre victime de meurtre, Anastasia Rusonov, 29 ans, s'est plainte à la police de la violence de son ex-partenaire. Pendant qu'elle déposait plainte, elle a reçu un SMS lui disant: «Je sais que tu es au poste de police. Sors tout de suite ». Après avoir montré le message à la police, ils l'ont déplacée vers un refuge. Elle a été assassinée quelques jours après l’avoir quitté.
Selon les chiffres présentés hier, 22% des femmes qui sont envoyées dans des refuges les quittent dans la semaine, dans la plupart des cas sous la menace. Un certain nombre de femmes qui avaient vécu dans des refuges ont déclaré ne plus vouloir se cacher dans un endroit se trouvant en dehors de leur ville natale, les forçant à abandonner leurs emplois et à retirer leurs enfants de l’école alors que l’homme qui les menace se déplace librement.
Lors de la réunion d'hier à la Knesset, le Comité interministériel pour la prévention de la violence familiale a présenté ses recommandations. Il s'agit notamment de l'élargissement des services de protection des femmes menacées et de l'application des ordonnances de protection par une surveillance électronique. Une autre recommandation vise à augmenter les possibilités de traitement pour les hommes violents.
source: Haaretz.com