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Shalom72
12 juillet 2017

Guerre des Juifs contre les Romains

guerrejuifs

Depuis la mort d'Hérode jusqu'au début de l'insurrection (4 av. J.-C. - 66 ap. J.-C.)

Avertissement : Ce livre va depuis la mort d'Hérode (4 av. J. -C.) jusqu'à l'explosion de la grande insurrection contre Rome (66 ap. J.-C.). Les six premiers chapitres (jusqu'à VI), qui nous conduisent jusqu'à l'investiture définitive d'Archélaüs, ont sûrement pour source l'Histoire de Nicolas de Damas. Le long fragment 5 chez C. Müller, FHG. III, p. 351 354 raconte, en effet, les événements depuis l'affaire de Sylléus et le supplice des fils de Mariamme jusqu'à l'investiture d'Archélaüs d'une manière conforme au récit de Josèphe (ici et dans Ant.) et en termes souvent identiques. Müller range, il est vrai, ce fragment parmi les extraits de l'Autobiographie de Nicolas, mais le Cod. Escorialensis, qui l'a conservé, le donne comme extrait ἐκ τῆς ἱστορίας Νικολάου : si Nicolas y est constamment en scène, cela prouve seulement la vanité du personnage. Nicolas doit être mort à Rome pendant le principat d'Archélaüs. A partir du ch. VII (Ant., XVII, 12) Josèphe, privé de ce guide excellent, n'a eu jusqu'à l'époque où commencent ses souvenirs personnels (ch. XIII, Ant., XX, 11) que des sources très défectueuses, par exemple des Histoires générales des empereurs romains, moins détaillées que celles qu'il a plus tard utilisées dans son récit des Antiquités

La nécessité où se trouva Archélaüs d'entreprendre le voyage de Home fut le signal de nouveaux désordres. Après avoir donné sept jours au deuil de son père et offert au peuple un somptueux banquet funèbre - coutume juive qui réduit à la pauvreté bien des gens qui se croient obligés de traiter ainsi tout le peuple  faute de quoi ils passeraient pour impies[2] - il reprit un vêtement blanc et se rendit au Temple où le peuple le reçut avec des acclamations variées. Archélaüs harangua les Juifs du haut d'une tribune élevée et d'un trône d'or. Il témoigna sa satisfaction du zèle qu'ils avaient montré pour les funérailles de son père et des marques d'affection qu'ils lui donnaient comme à un roi déjà confirmé dans son pouvoir. Cependant pour le moment, il s'abstiendrait non seulement d'exercer l'autorité d'un roi, mais encore d'en prendre le titre, jusqu'à ce que César, que le testament d'Hérode avait fait maître de tout, eût ratifié ses droits à la succession ; déjà à Jéricho, quand l'armée avait voulu ceindre son front du diadème, il ne l'avait pas accepté. Cela ne l'empêcherait pas de récompenser généreusement le peuple aussi bien que les soldats de leur empressement et de leur dévouement dès que les maîtres du monde lui auraient définitivement donné la couronne car il s’appliquerait en toutes choses à les traiter mieux que ne l'avait fait son père.

La multitude, enchantée de ces paroles, voulut aussitôt éprouver les sentiments du prince en lui présentant force requêtes. Les uns lui criaient d'alléger les tributs, les autres de supprimer les droits fiscaux[3], quelques-uns de mettre en liberté les prisonniers. Dans son désir de complaire à la foule, il s'empressa d'acquiescer à toutes ces demandes. Ensuite il offrit un sacrifice et fit bonne chère avec ses amis. Vers le soir, un assez grand nombre de citoyens, qui ne rêvaient que désordres, s'assemblèrent, et, alors que le deuil général pour le roi était terminé, instituèrent une cérémonie et des lamentations particulières en l'honneur de ceux qu’Hérode avait châtiés pour avoir abattu l'aigle d'or de la porte du sanctuaire[4]. D'ailleurs rien de moins dissimulé que ce deuil : c'étaient des gémissements perçants, un chant funèbre réglé, des coups, frappés sur la poitrine, qui retentissaient à travers la ville entière ; on prétendait honorer ainsi des hommes qui, par amour pour les lois des ancêtres et pour le Temple, avaient, disait-on, misérablement péri sur le bûcher. Il fallait, criait-on, venger ces martyrs en châtiant les favoris d'Hérode, et tout d'abord destituer le grand prêtre institué par lui[5], pour le remplacer par un homme plus pieux et de mœurs plus pures.

Archélaüs, piqué au vif, mais pressé de partir, voulut différer sa vengeance : il craignait, s'il entrait en lutte avec la multitude, d'être ensuite retenu par la fermentation générale. Aussi essaya-t-il de la persuasion plutôt que de la force pour apaiser la sédition. Il envoya secrètement son général pour exhorter les mutins au calme. Mais, comme celui-ci se dirigeait vers le Temple, les factieux, avant même qu'il eût ouvert la bouche, le chassèrent à coups de pierres ; ils en firent autant à ceux qu'Archélaüs envoya en grand nombre après lui [5a] pour les sermonner. A toutes les objurgations ils répondirent avec colère, et il devint clair qu'on ne pourrait plus les maîtriser si leur nombre venait à grossir. Comme la fête des Azymes, que les Juifs nomment Pâque et qui comporte une grande quantité de sacrifices, était arrivée, une innombrable multitude affluait de la campagne pour célébrer la fête, et les instigateurs du deuil en l'honneur des docteurs se groupaient dans le Temple, où leur faction trouvait toujours de nouveaux aliments. Alors Archélaüs, pris de crainte et voulant empêcher que cette peste ne se répandit dans tout le peuple, envoya un tribun à la tête d'une cohorte, avec ordre de saisir de force les promoteurs de la sédition. Mais toute la foule s'ameuta contre cette troupe et l'assaillit d'une grêle de pierres ; la plupart des soldats périrent, tandis que le commandant, couvert de blessures, se sauvait à grand'peine. Puis, comme si de rien n'était, les mutins retournèrent à leurs sacrifices. Archélaüs comprit alors que la multitude ne pouvait plus être réprimée sans effusion de sang ; il envoya donc contre elle toute son armée, l'infanterie en bataille, à travers la ville, la cavalerie par la plaine. Les soldats, tombant à l'improviste sur la foule occupée à sacrifier, en tuèrent près de trois mille et dispersèrent le reste dans les montagnes du voisinage. Vinrent ensuite des hérauts d'Archélaüs ordonnant à chacun de rentrer à la maison, et tous, interrompan.t la fête, s'en retournèrent chez eux.

1. Archélaüs part pour Rome. – 2. Le procurateur Sabinus à Jérusalem. – 3-4. Intrigues d’Antipas contre la confirmation d’Archélaüs. – 5-7. Conseil tenu par Auguste. Plaidoyers d’Antipater, fils de Salomé, et de Nicolas de Damas. Perplexité d’Auguste.

 

Quant au prince lui-même, il descendit vers le littoral avec sa mère et ses amis Poplas [6a], Ptolémée et Nicolas, laissant Philippe pour administrer le palais et veiller à ses intérêts privés. Salomé partit aussi avec ses enfants, accompagnée de neveux et de gendres du roi, en apparence pour soutenir les droits d'Archélaüs à la succession, en réalité pour porter plainte contre lui au sujet des violations de la loi commises dans le Temple.

Ils rencontrèrent à Césarée Sabinus, procurateur de Syrie[7], qui remontait vers la Judée pour prendre charge des trésors d'Hérode. Varus, qui survint, l'empêcha de continuer sa route : Archélaüs avait mandé ce gouverneur, par l'entremise de Ptolémée, avec d'instantes prières. Sabinus, déférant aux désirs de Varus, renonça pour le moment à son projet de courir aux châteaux forts et de fermer à Archélaüs l'accès des trésors de son père ; il promit de se tenir en repos jusqu'à la décision de César, et, en attendant, demeura à Césarée. Mais dès que ceux qui l'avaient arrêté furent partis, l'un pour Antioche[8], l'autre pour Rome, il se rendit en toute hâte à, Jérusalem et prit possession du palais ; puis, mandant à lui les gouverneurs des châteaux et les intendants, il chercha à se procurer les comptes du trésor et à mettre la main sur les châteaux. Cependant, les préposés se souvinrent des instructions d'Archélaüs : ils continuèrent à veiller scrupuleusement sur leur dépôt, dont ils devaient compte, disaient-ils, plus à César qu'à Archélaüs.

Sur ces entrefaites, Antipas, à son tour, surgit pour disputer la royauté à son frère. soutenant que le codicille avait moins d'autorité que le testament où lui-même avait été désigné pour roi[9]. Salomé lui avait promis son aide, et aussi un grand nombre de ses parents[10] qui faisaient la traversée avec Archélaüs. Il s’était concilié encore sa mère et le frère de Nicolas[11], Ptolémée, dont l'influence paraissait grande, à cause du crédit dont il avait joui auprès d'Hérode : de tous ses amis, c’est, en effet, Ptolémée que ce roi honorait le plus. Mais Antipas mettait surtout sa confiance dans la brillante éloquence de l'avocat Irénée ;  aussi écarta-t-il rudement ceux qui lui conseillaient de s’effacer devant Archélaüs par égard pour son droit d'aînesse et le codicille. A Rome, le zèle de tous les parents qui haïssaient Archélaüs se tournait en faveur d'Antipas : tous désiraient en première ligne l'autonomie sous la tutelle d'un gouverneur romain : mais, à défaut de cette solution, ils préféraient avoir pour roi Antipas.

 

Ils trouvèrent encore pour auxiliaire dans cette intrigue Sabinus qui, dans des lettres à César, accusa Archélaüs et fit un grand éloge d'Antipas. Après avoir dressé leur réquisitoire, Salomé et ses amis le remirent entre les mains de César ; Archélaüs répondit par un résumé de ses droits et fit adresser par Ptolémée à l'empereur l'anneau de son père et les comptes du royaume. César, après avoir examiné en son particulier les allégations des deux partis, supputé la grandeur du royaume, le chiffre des revenus, et aussi le nombre des enfants d'Hérode, après avoir pris connaissance des lettres que Varus et Sabinus lui envoyèrent sur ce sujet, réunit un Conseil des Romains les plus considérables, où il fit pour la première fois entrer Caïus, fils d'Agrippa et de sa fille Julie, qu'il avait adopté ; puis il ouvrit les débats.

Alors se leva Antipater, fils de Salomé, qui était de tous les ennemis d'Archélaüs le plus habile orateur. Il se porta accusateur d' Archélaüs. Tout d'abord, dit-il, Archélaüs, qui à l'heure actuelle fait mine de demander la couronne, agit en fait comme roi depuis longtemps. Il amuse maintenant les oreilles de César, mais il n'a pas attendu sa sentence au sujet de la succession, puisque, après la mort d’Hérode, il a soudoyé secrètement des gens pour lui ceindre le diadème, qu'il a pris place sur le trône et donné audience à la manière d'un roi, distribué des postes dans l'armée, accordé des dignités, promis au peuple toutes les grâces que celui-ci lui réclamait comme à un roi, rendu à la liberté des hommes que son père avait emprisonnés pour les plus graves délits. Et c'est après tout cela qu'il vient demander à l'empereur l'ombre de cette royauté, dont il a usurpé la substance, faisant ainsi de César un dispensateur non de réalités, mais de vains titres ! - Antipater fit encore à son frère le reproche outrageant d'avoir joué la comédie avec le deuil de son père, le jour donnant à son visage l'expression de la douleur, la nuit banquetant jusqu'à l'orgie. Si le peuple s'était soulevé, c'est qu'il était indigné de cette conduite. Arrivant enfin au point principal de son discours, il insista sur le grand nombre de Juifs massacrés autour du Temple, malheureux qui s'étaient rendus à la fête et qui furent barbarement immolés au moment où eux-mêmes allaient offrir leurs sacrifices. Il y avait eu dans le Temple, disait-il, un amoncellement de cadavres tel que n'en aurait pas produit une guerre étrangère survenue inopinément. C'est parce qu'il devinait ce naturel féroce d'Archélaüs que son père ne l'avait jamais jugé digne même d'espérer le trône, jusqu'au jour où, malade d'esprit encore plus que de corps, incapable d'un raisonnement sain, il n'avait même plus su quel nom il inscrivait sur son codicille, alors qu'il n'avait aucun sujet de blâme contre l'héritier qui figurait dans le testament, rédigé au temps où il avait un corps plein de santé, une âme libre de toute passion. Si cependant on voulait à toute force respecter le choix d'un malade, Archélaüs s'était lui-même reconnu indigne de la royauté par les crimes dont il l'avait souillée. Quel roi serait-il, une fois investi par César, lui qui, avant de l'être, avait versé tant de sang !

Après avoir exprimé beaucoup de griefs de ce genre et invoqué comme témoins, à chacune de ces accusations, la plupart des princes du sang, Antipater cessa de parler. Alors Nicolas se leva pour la défense d'Archélaüs. Il montra que le massacre dans le Temple avait été commandé par la nécessité : les victimes étaient non seulement des ennemis de la royauté, mais encore de César, qui en était l'arbitre. Quant aux autres faits reprochés à Archélaüs, ses accusateurs mêmes les lui avaient conseillés. La validité du codicille était rendue éclatante par le fait qu'il constituait César garant de la succession  le souverain assez sage pour remettre son pouvoir au maître du monde n'avait pas dû se tromper dans la désignation de son héritier. Le choix de l'investiteur garantissait la sagesse du choix de l'investi.

Quand Nicolas eut achevé ses explications, Archélaüs s’avança et tomba en silence aux genoux de César. L'empereur le releva avec beaucoup de bienveillance, lui témoignant ainsi qu'il le jugeait digne de la succession paternelle, mais ne lui donna aucune assurance ferme. Après avoir congédié le Conseil, il passa ce jour-là à réfléchir sur ce qu'il avait entendu, se demandant s'il valait mieux désigner pour héritier un de ceux que nommaient les testaments, ou diviser le royaume entre tous les enfants : car le grand nombre des membres de cette famille paraissait exiger un soulagement.

1. Mort de Malthacé. Sédition à Jérusalem, provoquée par les violences de Sabinus. - 2-3. Combat autour du Temple. Incendie des portiques, pillage du Trésor ; - 4. Sabinus cerné dans le palais royal.

1. Avant que César eût pris une décision à cet égard, la mère d'Archélaüs, Malthacé, mourut de maladie, et Varus envoya de Syrie des lettres relatives à la défection des Juifs. Varus avait cet évènement. Après le départ d'Archélaüs, il était monté à Jérusalem pour contenir les mutins, et comme il était évident que le peuple ne se tiendrait pas en repos, il avait laissé dans la ville une des trois légions de Syrie qu'il avait amenées avec lui ; lui-même s’en retourna à Antioche. L’arrivée de Sabinus fournit aux Juifs l'occasion d’un soulèvement. Celui-ci essayait de contraindre par la violence les gardes à lui livrer les citadelles, et recherchait avec âpreté les trésors royaux, employant à cette tâche non seulement les soldats laissés par Varus, mais encore la multitude de ses propres esclaves, qu'il pourvut tous d'armes pour en faire les instruments de son avidité. Quand arriva la Pentecôte[12] - les Juifs appellent ainsi une fête qui survient sept semaines après Pâque et qui tire son nom de ce nombre de jours - le peuple s'assembla non pour célébrer la solennité habituelle, mais pour donner vent à sa colère. Une innombrable multitude afflua de la Galilée, de l'Idumée, de Jéricho, de la Pérée située au delà du Jourdain, mais c'étaient surtout les indigènes de Judée qui se distinguaient par le nombre et l'ardeur. Après s'être divisés en trois corps, les Juifs établirent autant de camps, l'un du côté nord du Temple, l'autre au midi, dans le voisinage de l'hippodrome[13], le troisième près du palais royal, au couchant. Investissant ainsi les Romains de toutes parts, ils les assiégèrent.

Sabinus, effrayé de leur nombre et de leur audace, dépêcha à Varus messager sur messager, réclamant de prompts secours, assurant que si le légat tardait, sa légion serait taillée en pièces. Lui-même, monté sur la plus haute tour de la citadelle, qui portait le nom de Phasaël, - en l'honneur du frère d'Hérode, tombé sous les coups des Parthes, - faisait signe de là aux soldats de sa légion d'attaquer les ennemis, car l'effroi lui ôtait le courage de descendre même vers les siens. Les soldats, obéissant, s'élancèrent vers le Temple et engagèrent contre les Juifs une lutte acharnée. Tant que personne ne les combattit d'en haut, l'expérience militaire leur donna l'avantage sur des combattants novices ; mais quand un grand nombre de Juifs, grimpant sur les portiques, firent pleuvoir de là des traits sur la tête des assaillants, beaucoup de ceux-ci périrent, et les Romains ne pouvaient ni se défendre contre ceux qui tiraient d'en haut, ni soutenir le corps à corps des autres.

Ainsi accablés en haut et en bas, les légionnaires mirent le feu aux portiques, ouvrages merveilleux par leur grandeur et leur magnificence. Des Juifs qui les défendaient, les uns, en grand nombre, entourés soudain par l'incendie, périrent ; d'autres, sautant parmi les ennemis, tombèrent sous leurs coups ; quelques-uns se précipitèrent à la renverse dans l'abîme, de l'autre côté des murs : plusieurs enfin, réduits au désespoir, se jetèrent sur leur propre épée pour éviter de devenir la proie des flammes. Quant à ceux qui, s'étant glissés en bas du mur, vinrent se heurter contre les Romains, la stupeur où ils étaient plongés les livrait sans défense. Quand les uns furent morts, les autres dispersés par la panique, les légionnaires, s'élançant contre le trésor sacré, dénué de défenseurs, en enlevèrent près de 400 talents, dont Sabinus recueillit ce qui ne fut pas dérobé[14]

Pour avoir la suite Flavius Josèphe Guerre dess Juifs le livre est encore disponible sur amazone

 

 

 

 

 

 

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Shalom72
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